01/10/2024
Qualité de l’air intérieur et infections nosocomiales : quelles conséquences dans les établissements de santé et comment les prévenir ?
Blog Métiers Qualité de l’air Santé
11 juin 2024
Les infections nosocomiales, également appelées infections associées aux soins, constituent un véritable fléau pour les hôpitaux et les cliniques. Elles touchent près de 1,4 million de personnes dans le monde selon l’OMS, et 1 patient sur 18 en France chaque année, selon Santé Publique France. Certaines de ces infections, comme les infections urinaires ou les infections du site opératoire, pourraient cependant être évitées, notamment celles transmises par voie aérienne ou via des dispositifs médicaux invasifs tels que les cathéters.
Quels enseignements pouvons-nous tirer de la pandémie de Covid-19 ? Quels sont les coûts engendrés par ces infections ? Quels moyens de prévention existent pour lutter contre elles ? Comment se préparer à une nouvelle pandémie ? NatéoSanté vous éclaire.
Quel rôle joue la qualité de l’air dans la transmission des infections nosocomiales ?
Les infections nosocomiales peuvent être transmises de deux manières, notamment par :
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- Exposition au sang lors des soins ou des opérations
- Contamination aéroportée : Ce type de transmission est particulièrement préoccupant dans les centres hospitaliers, surtout lors des épidémies comme la grippe ou le COVID-19
- Germe staphylocoque et autres agents infectieux : ils peuvent être inhalés ou déposés sur des dispositifs médicaux, favorisant la propagation d’infections
Qualité de l’air et risques infectieux
La qualité de l’air intérieur dans les hôpitaux a un impact direct sur la prévalence des risques infectieux. Des environnements hospitaliers mal ventilés ou insuffisamment équipés en systèmes de filtration modernes peuvent favoriser la diffusion de microbes et maladies infectieuses, telles que la tuberculose ou l’aspergillose. Cela souligne l’importance de l’implication d’un comité de lutte contre les infections liées aux soins et d’une équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière dans la prévention du risque infectieux.
Chaque jour, de nombreuses personnes se croisent dans les établissements de santé
Au quotidien, ce sont en effet des centaines de patients malades, personnel (soignants, agents d’entretien, de maintenance, etc.) et visiteurs externes qui se croisent dans les établissements de santé.
Les principaux risques de transmission résident dans les microgouttelettes : le simple fait de parler et respirer génère des gouttelettes, dont les plus légères persistent dans l’air, en suspension. Elles sont donc susceptibles d’être respirées par d’autres sujets.
Certaines des infections les plus fréquentes incluent les infections urinaires, les infections de la peau ou du site opératoire après une intervention chirurgicale, ou encore celles causées par des dispositifs invasifs comme les cathéters. Pour réduire ces risques infectieux, des mesures de prévention strictes doivent être appliquées, telles que :
- Laver les mains fréquemment avec des solutions hydro-alcooliques
- Mettre en place des mesures de prévention des infections
- Assurer un signalement systématique de toute contamination
Les principales infections contractées au cours d’un séjour dans un établissement de santé
L’aspergillose
Parmi les maladies nosocomiales les plus fréquentes, on retrouve l’aspergillose causée par le champignon Aspergillus. L’aspergillose est une infection pulmonaire qui survient principalement chez les patients immunodéprimés, comme ceux atteints de cancers, ceux ayant subi une greffe d’organe, ou ceux sous traitements immunosuppresseurs.
Les spores d’Aspergillus, présentes dans l’air, peuvent être inhalées et se développer dans les poumons, provoquant des infections graves qui peuvent être difficiles à traiter. Les environnements hospitaliers, où les patients sont souvent vulnérables, sont particulièrement à risque de propagation de cette infection. La lettre de l’institut Pasteur a relaté en 2011 50 000 cas annuels d’aspergillose invasive en Europe.
Des systèmes de filtration de l’air efficaces et des pratiques rigoureuses de contrôle des infections sont essentiels pour minimiser ce risque.
Retour de la tuberculose dans les pays développés
La tuberculose (TB), causée par la bactérie Mycobacterium tuberculosis, connaît une recrudescence inquiétante dans certains pays développés selon National Geographic. La tuberculose est une maladie infectieuse grave qui affecte principalement les poumons, mais qui peut aussi toucher d’autres parties du corps.
Bien que la tuberculose soit souvent associée aux pays en développement, des facteurs tels que la résistance aux médicaments, la mobilité internationale, et les populations vulnérables (comme les sans-abris et les personnes vivant avec le VIH) ont contribué à son retour dans les pays développés.
La propagation de la tuberculose dans les hôpitaux peut se produire par inhalation de gouttelettes contenant des bactéries émises par un patient infecté, soulignant l’importance de la surveillance et du contrôle strict des infections dans les établissements de santé.
Retour de la coqueluche en France
La coqueluche, également connue sous le nom de pertussis, est une infection bactérienne des voies respiratoires causée par Bordetella pertussis.
Selon un article de Santé Publique France publié le 18 avril 2024, bien que la vaccination ait considérablement réduit l’incidence de la coqueluche, on observe ces dernières années un retour de la maladie en France. Ce retour peut être attribué à plusieurs facteurs, dont la diminution de l’immunité vaccinale au fil du temps et des taux de vaccination insuffisants. La coqueluche est particulièrement dangereuse pour les nourrissons et les jeunes enfants, mais peut également affecter les adultes.
Les hôpitaux doivent être vigilants face à cette menace, car la coqueluche peut se propager rapidement dans les environnements où de nombreuses personnes se côtoient, et où les patients peuvent être particulièrement vulnérables.
Quels enseignements tirer de la crise de la COVID-19 sur les infections nosocomiales ?
Évolution des infections nosocomiales suite à la crise de la COVID-19 : On fait le point !
Depuis le début de la pandémie de COVID-19, cette maladie est devenue la première infection nosocomiale en France.
En juillet 2021, le magazine Hospimedia rapportait que « plus de 60 000 personnes ont contracté le Covid-19 dans les établissements de santé français, alors que les autres infections nosocomiales se font plus discrètes depuis le début de la pandémie ».
Comment l’expliquer ? Comme le détaille Santé Publique France dans son bulletin du 19 novembre 2020, les infections sont très souvent dues au relâchement des gestes barrière, notamment le retrait du masque, que ce soit entre les hospitalisés et les médecins, de patient à patient (problème des chambres doubles notamment), par les proches, ou encore lors des pauses du personnel soignant. D’après SPF, ce dernier cas serait à l’origine de 20% des infections.
La pandémie de COVID-19 a considérablement modifié le paysage des infections liées aux soins, augmentant les risques infectieux dans les établissements de santé. En juillet 2021, Hospimedia rapportait que « plus de 60 000 personnes ont contracté le COVID-19 dans les établissements de santé français ». Le relâchement des gestes barrière, comme le retrait des masques, a exacerbé ce phénomène, augmentant les risques dans des services critiques comme la réanimation. Des solutions comme une antibiothérapie adéquate et une stricte surveillance de la qualité des soins restent essentielles pour gérer ces infections.
La transmission du SARS-CoV-2 s’effectue principalement par l’air.
L’Organisation Mondiale de la Santé soulignait dans une note de juillet 2020 que « les gouttelettes respiratoires ont un diamètre supérieur à 5-10 microns. En s’évaporant, certaines d’entre elles génèrent des aérosols microscopiques, au diamètre inférieur à 5 microns, qui restent en suspension en intérieur ».
Dans son bulletin du 26 mai 2023, Les Échos reporte qu’en excluant les Covid nosocomiaux, la proportion de patients infectés a augmenté de 7,5 % en 2023. Bien que cette augmentation soit moins prononcée que celle observée en 2017, la question des infections nosocomiales demeure une préoccupation majeure pour les systèmes de santé. Notamment, quatre types de bactéries, dont Escherichia coli et le staphylocoque doré, sont responsables de près de la moitié des cas d’infections nosocomiales à l’hôpital, une proportion pratiquement inchangée depuis 2017.
Selon l’ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), plus de 3,5 millions de cas d’infections nosocomiales surviennent dans l’Union européenne et l’Espace économique européen, entraînant plus de 90 000 décès chaque année. De manière alarmante, ces maladies nosocomiales constituent 71 % des cas d’infections dues à des bactéries résistantes aux antibiotiques, incluant des souches résistantes aux antibiotiques. Jusqu’à 50 % de ces infections pourraient être évitées grâce à la mise en œuvre de mesures préventives et de contrôle des infections dans les établissements de soins de santé, soulignant ainsi l’importance cruciale de ces actions.
Quelles conséquences économiques des infections nosocomiales ?
Les infections nosocomiales entraînent des coûts financiers considérables, notamment en raison de l’allongement des séjours hospitaliers, des examens médicaux supplémentaires et des soins nécessaires à la surveillance et au traitement de ces infections.
Un rapport de l’OPEPS (Office Parlementaire d’Évaluation des Politiques de Santé) propose une analyse basée sur plusieurs études internationales, antérieures à la pandémie.
Les conclusions sont les suivantes : « En appliquant une fourchette de surcoût moyen de 3.500 à 8.000 euros par infection aux 750.000 infections nosocomiales annuelles, on atteint un montant de dépenses de 2,4 à 6 milliards d’euros.
Ainsi, une diminution de 10 % du nombre d’infections conduirait à une économie de 240 à 600 millions. »
Comment prévenir les infections nosocomiales transmises par l’air dans les établissements de santé ?
Quelle obligation de surveillance dans les hôpitaux et cliniques ?
L’importance des protocoles mis en place par les hygiénistes au sein des hôpitaux et cliniques est cruciale pour prévenir les infections nosocomiales et garantir la sécurité des patients et du personnel. L’hygiène des mains, l’hygiène des surfaces et l’hygiène de l’air sont des composantes essentielles de ces protocoles. L’hygiène des mains, par exemple, est une mesure simple mais extrêmement efficace pour réduire la transmission des agents pathogènes. De même, l’hygiène des surfaces et de l’air contribue à limiter la propagation des infections dans l’environnement hospitalier.
Depuis 1999, le réseau RAISIN (Réseau d’Alerte, d’Investigation et de Surveillance des Infections Nosocomiales) supervise la surveillance des infections nosocomiales dans les établissements de santé français, tant publics que privés. À l’échelon des centres hospitaliers, les Comités de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN) élaborent des actions de prévention spécifiques, mises en œuvre par les Équipes Opérationnelles en Hygiène Hospitalière (EOHH). Cette organisation structurée permet une surveillance rigoureuse et une réponse rapide aux menaces infectieuses, garantissant ainsi un niveau élevé de sécurité sanitaire au sein des hôpitaux et cliniques.
Purifier l’air pour réduire les risques de transmission aérienne des infections nosocomiales
Qu’il s’agisse des établissements de santé (hôpitaux, cliniques), du personnel, comme des patients eux-mêmes, l’hygiène est le maître-mot en ce qui concerne la prévention des infections nosocomiales.
Les patients, ainsi que leurs proches, sont en effet des sources potentielles de bactéries et virus. Il leur faut donc respecter certaines règles strictes telles que le port du masque, la désinfection des mains et la distanciation physique.
Avec près de la moitié de ces infections attribuées à quatre bactéries majeures, dont E.coli et le staphylocoque doré, NatéoSanté a pensé et fabriqué le purificateur d’air conçu pour cibler et éliminer ces agents pathogènes. Les filtres avancés d’EOLIS Air Manager sont dotés d’une capacité unique à filtrer et à éradiquer ces bactéries, contribuant ainsi à réduire significativement le risque d’infections nosocomiales.
Un purificateur d'air professionnel est particulièrement adapté dans les établissements hospitaliers pour débarrasser l'air des micro-organismes
De plus, au sein même de l’établissement hospitalier, les équipes doivent porter une attention toute particulière à la propreté permanente des locaux, dont les surfaces, sans oublier l’hygiène de l’air intérieur, elle aussi primordiale dans la lutte contre les infections nosocomiales.
En effet, ces dernières étant largement transmissibles par aérosols, il est fortement recommandé d’équiper les chambres des patients et les zones communes et de passage (réception, salle d’attente, cafétéria, salle de pause du personnel, etc.) de purificateurs d’air professionnels à l’efficacité prouvée pour débarrasser de l’air intérieur virus, bactéries et micro-organismes et ainsi éviter au maximum les risques de contaminations croisées au sein de l’établissement.
Conclusion sur la qualité de l’air et la prévention
Pour assurer la qualité des soins et minimiser les risques liés à l’air contaminé, l’utilisation de systèmes de filtration d’air avancés devient incontournable. La purification de l’air à l’aide de technologies comme les filtres HEPA, combinée à une bonne ventilation, permet de réduire les infections dues aux agents infectieux aéroportés, comme les microbes et les germes. Prévention du risque infectieux passe par une gestion active des dispositifs médicaux, mais aussi par la surveillance des infections liées aux soins, souvent suivie par le comité de lutte contre les infections hospitalières (CLIN).